Casa Negra

Jamais inaperçu dans les grands festivals!

Casanegra est le genre de film qu'on voit rarement au cinéma marocain, brillant et juste, et l'on peut dire que s'il était attendu comme le film de l'année, il est d'ores et déjà devenu un classique moderne après être récompensé dans deux grands festivals :

Festival international du film de Dubaï (DIFF) :

- Le prix de la meilleure image

- Le prix de meilleur acteur : en ex-aequo Anas el-Baz et Omar Lotfi, les deux héros du film

Festival national du film à Tanger (FNF) 10éme édition :

- Le prix du meilleur premier rôle: Omar Lotfi

- Le prix du meilleur second rôle: Mohamed Ben Brahim 

- Le prix du son

Parcours de Lakhmari

Nour-Eddine Lakhmari à tout prix...

Difficile de rester indifférent devant sa vision des choses, sa pensée profonde dans le domaine de la condition humaine, plus présente que jamais dans son dernier long, «Casa-Negra», bientôt sur vos écrans.

Le corps, le visage et le verbe comme grandeurs pour examiner l’énergie,  cinématographiquement parlant. Et, surtout, Casablanca l’actrice, plus efficace que le plus efficace des comédiens ; Casablanca d’aujourd’hui, fille de Casablanca d’hier qui s'enorgueillait de son architecture sublime. “Dans Casa-Negra, je n’ai fait que placer la caméra un peu plus bas, pour voir le vrai Casablanca, celui qui n'a de blanc que le nom. Un Casa très réel et intime pour ces silhouettes qui envahissent ses espaces par la force de leurs pas et de leur souffle. On a eu l’habitude, dans le cinéma marocain, de voir Casablanca de haut, plus haut que de raison, ce qui a généré une fausse reproduction d’une ville très distinguée”, indique Nour-Eddine.    

Nour-Eddine Lakhmari : une fierté saluée et acclamée par tout cinéphile marocain qui se respecte. L’enfant, qui fréquentait assidûment le cinéma de Martin Scorsese et d'Ingmar Bergman, les parrains du cinéma “plus vrai que nature”, a décrypté le code de la réussite pour être gratifié dès ses premiers courts-métrages, tournés à Oslo, en Norvège, et qui lui valurent bien des honneurs, notamment celui, insigne, d’intégrer l'Académie du cinéma d'Oslo. 

Tous les courts de l'artiste ont glané des prix : le premier d'entre eux, “The Silent Struggle”, a reçu le prix du meilleur court-métrage norvégien en 1993. “Brèves notes”, son second court, a tout raflé, avec pas moins de 17 prix internationaux. “Né sans ski aux pieds” a reçu le Prix du meilleur film à Asker, en Norvège toujours, “Paper Boy” un prix au festival de cinéma de Chicago. “Le dernier spectacle” a empoché le Grand Prix du Jury du Festival du court métrage de Norvège, et, enfin, “Dans les griffes de la nuit” a été prix du Jury National de Norvège.

Son premier long-métrage, “Le Regard”, sort en 2005, et séduit les critiques scandinaves mais aussi marocains, empochant notamment le prix international de la Presse à Tromso, en Norvège, ainsi que le prix de la critique au Festival du film francophone de Safi.

Résultat, ce n’est pas évident de parler du cinéma de Lakhmari sans s’attendre à de brillantes explorations se produisant sur les planches du théâtre de la vie, le visage de l'Homme qui vieillit sans être démodé, comme une fresque ambulante dans le temps. C’est toujours l’Homme et ses conditions, et c’est toujours le même cinéaste curieux, un duo à surveiller sur vos écrans. “Je suis un enfant du peuple et c’est pour ce peuple que je fais mon cinéma. Un cinéma accessible non par sa simplicité mais plutôt par sa sincérité”, parachève Nour-Eddine Lakhmari.


Les trois personnes qui ont marqué sa vie :

Mon grand-père : un ancien soldat, qui m’a appris ce que veut dire le mot sacrifice, à savoir donner à sa patrie sans attendre de contrepartie. Il avait l’habitude d'aller chercher sa solde à la poste, chaque fin de mois, et de me donner ensuite de l'argent de poche ; de quoi acheter du chocolat et des tickets pour le cinéma Atlas ou pour le Roxy.

Ma mère : une grande dame, qui m’a démontré, et ce dans la vie de tous les jours, comment être rigoureux ! Celui qui ne fait pas partie des solutions fait partie des problèmes...

Mon prof de cinéma : approfondir sa vision des choses et partir à la recherche de soi et de l’autre dans la complexité simplifiée de l’être humain ! C'est dans son école que j’ai appris tout ça !

Un message pour chacune de ces personnes

Pour mon grand-père : tu as compris mon amour du cinéma, et tu m'as donné ta bénédiction. Je te dois mes premières séances de contemplations cinématographiques ! 

Pour ma mère : merci de m’éclaircir la vie, même après ton départ. Etre un homme de principe, être ton fils, c’est une fierté au quotidien.

Pour mon prof : le cinéma, c’est l’Homme dans toute sa nature. Les conditions humaines, c’est tout mon cinéma. Merci de m’avoir tant appris !

Les dates qui ont marqué sa vie

1977 : la mort de mon grand père. La mort me l’a volé. D’ailleurs, la mort, comme inspiration, était très présente dans mes premiers courts métrages.

2005 : la mort de ma mère.

2007 : l’année où j’ai décidé de m’installer au Maroc. Il y a plein de choses à faire pour ce pays, il faut juste passer à l’action et ne pas s’attendre à ce que le changement s'opère tout seul.

Quiz

Nour-Eddine Lakhmari : un cinéaste engagé qui fait du vrai cinéma.

Le cinéma : c’est la vie ou c’est un miroir de beaucoup de vies. Le zoom nous permet d’aller au-delà d’un simple reflet miroité, de chercher au-delà des éclats, dans des endroits plus sombres et sensationnels. Le cinéaste, c’est l’historien de demain ! Alors, il vaut mieux bâtir une histoire plus saine et plus certaine.  

La Norvège : c’est la liberté inconditionnelle...

Le come-back au Maroc : un challenge !

Le cinéma marocain : un bébé qui fait ses premiers pas. Il faut accentuer les débats et les critiques sur le comment de son évolution pour un demain plus cinématographique.

Etre devant la caméra : c’est très dur ! (rire)

Le casting : un grand bonheur ; c’est une étape où je cherche une sorte de symbiose avec les acteurs, les nouveaux venus surtout.

Casablanca : un coup de foudre, bien que je sois fier d’être originaire de la ville de Safi. Si je m'installe au Maroc, ce sera à Casablanca.

Projets futurs : je suis toujours sur la série “El Kadia”. Pour moi, c’est un bon créneau pour parler du rôle de la femme dans la société. Je suis aussi sur d’autres projets, des cours métrages et des longs qui jouent des coudes dans mon agenda surbooké... 

(source : CMV)

Interview avec les héros du film







La fiche technique

Synopsis
Le Casablanca d’aujourd’hui, chaotique mais beau, cruel mais attachant, où deux amis d’enfance Karim et Adil,vivent d’expédients et de petites combines.
L’un emploie des enfants vendeurs de cigarettes au détail. L’autre a trouvé la solution miracle à tous ses problèmes : « acheter » un visa et un contrat de travail pour émigrer vers Malmö en Suède, ville dont il rêve à travers une carte postale.
C´est avant tout une histoire d’amitié avec en toile de fond une ville déchirée, Casablanca devient alors Casanegra.

Genre : Drame

Durée :  2H04

Réalisauteur : Nourredine Lakhmari

Avec  Anas El Baz, Omar Lotfi, Ghita Tazi ,Mohamed Benbrahim...

Date de sortie :  24 - 12 - 2008

La bande-annonce :





Présentation du film

Casa Negra est le dernier long métrage cinématographique de Nour-Eddine Lakhmari.  Il s'agit d'un film noir qui se passe dans les bas-fonds du Casablanca d'aujourd'hui où deux amis, Karim et Adil, préparent un dernier coup. "Casa Negra" est le Mean Streets de Lakhmari. Hommage à Scorsese, le réalisateur américain qui l'a tant influencé. 


Après son premier film Le ragard, Lakhmari revient avec une histoire casablancaise. L'histoire de Karim et Adil, deux amis d'enfance qui vivent de petites combines. Bien que noir, le film n'est pas dénué d'espoir et le synopsis plante d'emblée le décors: "un Casablanca d'aujourd'hui, chaotique mais beau, violent mais attachant". Casa Negra est porteur d'espoir comme le sont ses protagonistes. Adil et Karim cherchent inlassablement une issue pour eux et pour ceux qu'ils aiment. Ils veulent croire que les magouilles auxquelles la dèche les contraint n'auront qu'un temps.
"Pour jouer Adil et Karim
, déclare Lakhmari, j'ai voulu des acteurs parfaitement inconnus du monde du cinéma. Ils n'ont jamais étudié l'art dramatique. Et pourtant, ils vont surprendre tout le monde. Ils ont su dégager la force et la violence que j'attendais de mes personnages." 

D'autant que Lakhmari aime les surprises. Son script n'est jamais complètmement bouclé et il y laisse toujours une place pour l'improvisation ou pour l'inspiration du moment. "De nombreuses scènes d'anthologie sont dues aux hasards de l'improvisation. J'ai eu ce genre de moments sur Casa Negra avec mes acteurs. Les acteurs amateurs sont plus faciles à diriger car ils sont plus perméables à la vision du réalisateur. Les acteurs professionnels sont parfois déroutés face à mes exigences et j'ai souvent eu des situations tendues où il fallait que je m'impose. C'est ça aussi le métier de réalisateur." continue-t-il.
 

Film noir... et blanc

Lakhmari n'entend donc surtout pas faire un film social ou moral, il nous raconte avant tout une histoire. Celle de Karim et Adil qui mettent toute la force de leur espoir et toute l'énergie de leur jeunesse dans "un dernier coup" monté par un petit mafieux local. Loin de dénoncer le désenchantement d'une génération et la décrépitude d'une ville, Casa Negra raconte l'histoire d'amour des protagonistes pour leur cité et met ainsi à nu leur humanité. Les personnages de Lakhmari, toujours profonds et complexes, brillent d'intelligence dans l'univers sombre de la débrouille.

Acteurs inconnus

"Casa Negra", c'est le côté sale de la capitale économique du Maroc, la ville pas si blanche de Casablanca. C'est l'ancien Casa, celui qui vit de la débrouille mais aussi de la solidarité que la dêche rend obligatoire. "Casa Negra", c'est la moitié oubliée de Casablanca. 

Le film est donc basé sur une dualité fondatrice: le Noir et le Blanc. Une dualité que Lakhmari a travaillé visuellement en rendant sa photo aussi proche du noir et blanc que la pellicule couleur ne le permet. "Le chef lumière et le directeur photo sont les postes clés d'un tournage. La post-production ne peut pas rattraper une mauvaise lumière. L'atmosphère visuelle du film se crée sur le plateau", affirme le réalisateur, très pointilleux sur ses ambiances. 

La dualité du thème et de l'ambiance se traduit aussi dans les décors, les lieux et les moments de tournage. "Casa Negra a été un film particulièrment épuisant, continue le réalisateur, car il s'est principalement tourné la nuit. Je voulais capturer cet autre Casa qui vit quand les autres dorment." 

Autre choix esthétique lourd de sens, Lakhmari a pris pour décors les vieux quartiers Art Déco de Casa. Vestiges d'une autre époque, leurs murs blancs aux formes encore majestueuses se détachent des trottoirs noirs de crasse et de misère. 

Et puis "Casa Negra", c'est le voyage de deux jeunes de la ville noire vers les lumières de la ville blanche. Là où les villas des notables et des bourgeois regorgent des trésors ignorés des habitants des bas quartiers. Lakhmari utilise la dualité sociale du Maroc pris dans la spirale du libéralisme comme trame de fond de l'intrigue de ce film noir. Un film qui se veut pourtant porteur d'espoir et de moments magiques qui viennent briller dans la nuit du Casa des pauvres. 

(source : lakhmari.over-blog.net)



21/03/2009
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